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Premières émotions amoureuses...


C’était il y a bien longtemps. Je devais avoir 12 ou 13 ans. Je la croisais dans la cour de l’école. J’étais fou amoureux d’elle. Il y avait tant d’élégance naturelle dans sa démarche et tant de beauté en elle, c’était indécent. Je l’apercevais régulièrement pendant les récréations et chaque fois la magie opérait. Je pensais tout le temps à elle. J’étais motivé pour me lever le matin car j’étais obsédé par une idée fixe. Allais-je la revoir ? Je n’ai jamais osé l’aborder. Et puis pour lui dire quoi ? Quelle idée ! C’était très bien ainsi. La timidité enveloppait alors toutes mes émotions. Je me contentais de l’observer. C’était bien suffisant. J’étais encore innocent.

C’était il y a bien longtemps. Je devais avoir 12 ou 13 ans. Je la croisais dans la cour de l’école. J’étais fou amoureux d’elle. Il y avait tant d’élégance naturelle dans sa démarche et tant de beauté en elle, c’était indécent. Je l’apercevais régulièrement pendant les récréations et chaque fois la magie opérait. Je pensais tout le temps à elle. J’étais motivé pour me lever le matin car j’étais obsédé par une idée fixe.


Allais-je la revoir ?

Je n’ai jamais osé l’aborder. Et puis pour lui dire quoi ? Quelle idée ! C’était très bien ainsi. La timidité enveloppait alors toutes mes émotions. Je me contentais de l’observer. C’était bien suffisant. J’étais encore innocent.


La beauté du sentiment résidait dans le fait qu’il n’y avait aucun besoin de possession, de reconnaissance ou de contrepartie. Elle n’avait jamais porté la moindre attention à mon égard. Elle se contentait de rayonner son parfum enivrant telle une magnifique fleur. Elle n’avait pas plus besoin de moi que je n’avais besoin d’elle. Que vous lui portiez de l’attention ou pas n’avait pas d’importance. Elle continuerait à exister ainsi jusqu’à la nuit des temps.


C’était donc dans l’innocence que tout ceci était possible. Cet état si évanescent qu’est l’amour peut se produire quand il n’y a pas encore de blessures ni de traumatismes. Quand l’esprit n’a pas encore accepté la corruption. Plus tard on devient un adulte laid, égoïste et hypocrite. On parle d’amour mais ce ne sont que des mots. La saveur n’est plus là. On se met alors à l’inventer. On l’imagine, on l’idéalise. On parle d’amour inconditionnel ou de l’amour de sa vie. On devient abstrait.


Il y a bien longtemps qu’on a abandonné l’enfant en nous, dès le commencement. Ça a commencé par la violence de l’éducation parentale, puis à l’école de la république. Élevé à se comparer, dans la compétition des notes et du sport. Ensuite on s’est attelé à suivre les modèles et les schémas de nos parents, pour être bien conforme à cette société de zombis.


J’ai compris bien plus tard que la relation amoureuse était en fait un contrat d’exploitation mutuel nommé mariage. Il est basé sur la jalousie, la dépendance sexuelle, le besoin de compagnonnage, la peur de la solitude, la violence, le mensonge et les compromis. C’est dur à dire mais c’est ainsi.


Là où il y a un couple, on peut y trouver l’antagonisme, la jalousie, la dépendance et les innombrables conflits. La relation est biaisée à la base. On prétend à la normalité mais on sait bien que c’est un jeu de dupes au fond. Chacun fait son petit cinoche, parfois même avec conviction. C’est qu’il en faut de l’énergie pour faire tenir un tel simulacre.


Il m’a fallu essuyer deux divorces pour bien prendre la mesure du désenchantement. Ce n’est que bien plus tard que j’ai pu retrouver ce sentiment d’innocence qu’est l’amour. Celui qui est possible quand on a pansé ses plaies et qu’on n’en veut plus à la terre entière.


Quand il est encore temps de prendre un chemin plutôt qu’un autre. Je l’ai trouvé dans la cohabitation honnête et la liberté intérieure. Quand tout ce qui est mensonger disparaît au profit d’une relation dans laquelle il n’y a plus le besoin de posséder. Lorsque les images n’ont plus lieu d’être. C’est alors que le respect mutuel s’installe, hors des contrats et des devoirs et des abstractions puériles.


On retrouve alors cet élan naïf qui n’est pas un souvenir mais une émotion primaire. Ce sentiment n’est pas un produit du passé ni de la pensée, c’est une chose vivante, chaque instant.

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