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La nature des sensations et des émotions.


Pas de "développement personnel" sans la compréhension du fonctionnement des émotions…  Les émotions sont des sensations et des réactions provenant de diverses influences. Tenter de les contrôler ne permet en fait que les renforcer, et non pas de se libérer de la tension qu’elles occasionnent. Aborder une émotion comme la peur sans comprendre le processus global de la pensée ne libère pas de la peur en général. Quand on en supprime une, une nouvelle apparaît, tout comme une mauvaise herbe. Quand la pensée s’identifie aux sensations, l’égo se forme. L’égo est donc constitué d’une série d’attachements auxquels il s’est identifié. Sans attachements, pas d’égo.

Pas de "développement personnel" sans la compréhension du fonctionnement des émotions…


Les émotions sont des sensations et des réactions provenant de diverses influences. Tenter de les contrôler ne permet en fait que les renforcer, et non pas de se libérer de la tension qu’elles occasionnent. Aborder une émotion comme la peur sans comprendre le processus global de la pensée ne libère pas de la peur en général. Quand on en supprime une, une nouvelle apparaît, tout comme une mauvaise herbe. Quand la pensée s’identifie aux sensations, l’égo se forme. L’égo est donc constitué d’une série d’attachements auxquels il s’est identifié. Sans attachements, pas d’égo.


L’individu est dans une quête permanente de sensations et de plaisirs : sexe, nourriture, distractions, idéologies etc. Ces derniers nourrissent l’égo et l’entretienne. Il s’est identifié à tant de choses : son nom, son corps, son sexe, ses croyances, son compte en banque, sa nationalité, sa langue, son pays, son parti politique, sa femme, sa maison, ses expériences, ses qualités etc. Il s’est identifié à tout cela et prend du plaisir dans le fait de les posséder.


Or on n’est pas vraiment conscient de ses attachements et de ses émotions. On a tendance à les subir, plutôt qu’autre chose. Il importe donc d’être conscient et attentif à la manifestation de ses sentiments. Il faut les observer et les reconnaitre, percevoir leurs forces et leurs intensités. Il est aussi important de voir la manière dont on s’attache et on s’identifie au plaisir de posséder.


Le plaisir est une sensation, et c’est dans la stimulation des sens que la sensation apparait. De cette sensation nait le désir. Puis il se passe un phénomène qui va perturber la sensation : la pensée prend le dessus. En voyant une belle voiture par exemple, la pensée se manifeste et s’identifie au plaisir de posséder cet objet. A cet instant elle donne naissance à l’égo. Les sens réagissent à la beauté de la chose mais pourraient en rester là. La possessivité est donc liée à l’attachement.


Les émotions sont des réactions saines et normales. Mais quand la pensée interfère, les soucis commencent. Elle tente de contrôler l’émotion en s’intercalant entre la sensation et le plaisir. Ressentir des sensations en voyant un bel objet ne nécessite pas pour autant de vouloir se l’approprier et le posséder à tout prix n'est-ce pas ?


Quand par exemple on est conscient de sa jalousie ou de sa détestation, perçoit-on que les émotions dominent nos actions Elles conditionnent et dénaturent, agissant comme des barrières qui empêchent de penser et d'agir clairement. Il semblerait qu’on accepte l’attachement et la jalousie comme un état de fait. On accepte la lutte comme un principe de vie à ne pas questionner. C’est ainsi. On accepte les conflits comme on accepterait une fatalité.


Quand on est totalement attentif à la beauté d’un coucher de soleil, la pensée disparaît. Il ne reste plus que la chose observée. Quand on est conscient de la violence intérieure sans tenter de la modifier et de la contenir, il n’y a que l’état de violence, rien d’autre. Peut-on voir l’attachement sans s’en dissocier, non pas comme un élément extérieur sur lequel il faut agir, mais comme une partie intégrante de soi ? Sans l’attachement, le moi n’existe pas. Observer ses émotions revient à s’observer soi-même. Ainsi il n’y a plus de dualité entre moi et l’émotion.


Mais quand la pensée fait de l’émotion un phénomène extérieur à elle-même, elle cherche à intervenir en la domestiquant, la contraignant, lui résistant et la contrôlant. Ainsi nait la douleur de l’émotion. On choisit d’agir sur l’émotion mais cela n’entraine que des tensions et des conflits. Mais dès lors que l’on perçoit la nature indivisible de l’attachement, alors il n’y a rien à faire. On ne peut rien y faire. On ne peut qu’observer sans résistance.


C’est l’observation sans choix qui importe, et non pas l’intervention. Car alors seule l’observation demeure. Dans l’observation et l’attention le choix n’existe pas. A cet instant il n’y a plus lieu d’être attaché, et le conflit disparait par la même occasion. L’attachement est un piège qui suscite la peur, l’anxiété, la haine et la jalousie. Quand on comprend le piège, on s’en écarte, naturellement.


Mais pourquoi la pensée cherche-t-elle constamment à s’identifier ? Parce qu’elle se perd dans un flux incessant d’images. Elle cherche quelque chose sur quoi se reposer et trouver de la certitude. Elle est alors en quête de stabilité, de certitude et de sécurité.


On a besoin de sécurité : avoir un toit pour dormir, de quoi se nourrir et se vêtir. Ce sont des besoins physiques fondamentaux. Cependant, quand la pensée s’identifie et transforme le besoin physique en un besoin de sécurité psychologique, elle bascule dans l’illusion. La quête de sécurité psychologique engendre naturellement l’insécurité.


Ainsi, dans la conscience du processus global des sensations, de l’identification de la pensée, de l’attachement, du désir et du plaisir, on peut ressentir des émotions sans chercher à les modifier. Elles trouvent alors leur juste rôle sans pour autant engendrer de tensions ni de conflits.

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