Qu’il n’est pas facile de partager ce que l’on ressent avec l’autre. Il y a tant de barrières, de protections, de défiances et d’isolement. Pourtant il n’est pas difficile de voir que l’on vit les mêmes angoisses, les mêmes joies et les mêmes illusions. Se sentir connecté et partie intégrante de la terre et des êtres vivants c’est vivre de façon unifiée. Ne pas être réellement en contact direct avec l’autre c’est succomber à la tristesse, la peur et l’isolement. Être en couple ne veut pas dire pour autant que l’on soit connecté à l’autre. On peut vivre avec un parfait étranger par habitude, par peur d’être seul, par dépendance sexuelle, par besoin de subordination, par jalousie ou par besoin de compagnonnage.
La jalousie est liée à l'attachement. Mais pourquoi est-on attaché à ses possessions, son image, sa femme, sa voiture, ses idées, et ses puériles conclusions et ses concepts idéologiques abstraits ? La conséquence de l'attachement est que l'on a peur de perdre ce à quoi on est attaché. Puis de la peur naissent la jalousie et la haine. La jalousie n'est en somme que de la haine. La vraie liberté implique la fin de la peur, quand on est libre de tout attachement.
On appelle cela l’amour, ce contrat d’exploitation mutuel. Être réellement connecté à l’autre signifie qu’il n’y a pas d’image de soi ni de l’autre (mari, femme, chef d’entreprise, père de famille, homme, français, catholique etc.). C'est cette multitude d'images qui fragmente, divise et crée de la distance entre les êtres. C'est ce qui sépare et isole. Ce sont alors des images qui cohabitent. Aimer est bien autre chose. Nulle dépendance, nulle jalousie, nul besoin de contrôle.
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