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Du mythe de la psychanalyse moderne...


La psychanalyse consiste à se dissocier de l’expérience et à raconter toutes sortes de faits et d’explications du point de vue du spectateur. Cela a pour conséquence de donner de l’importance à sa petite misère et ne permet en rien de résoudre la souffrance profonde. Il y a un certain soulagement immédiat à se faire écouter. On pense alors être important, l’ego n’en demande pas moins. C’est l’effet placebo. Un effet de courte durée qui renvoie à sa déprime, ses conflits.


La plus grande majorité des problèmes et des tensions que l’individu rencontre est le résultat de la méconnaissance de soi. C’est donc en apprenant à se connaître que l’on va pouvoir se libérer d’une grande majorité de conflits, qu’ils soient d’ordres psychologiques ou physiques, car les deux sont liés.


Découvrir les subtilités du désordre intérieur, des peurs, des représentations, du jugement, de la culpabilité et de l’état émotionnel global implique une attention totale. Or nous sommes des champions de l’évitement. L’incessante quête de plaisirs et de distractions en atteste. Nous préférons fuir, condamner ou justifier.


Nous avons beaucoup d’idées et d’images sur nous-mêmes, mais cela ne reflète généralement pas la réalité de ce que nous sommes, cet amalgame de souvenirs et de sensations. Ces derniers conditionnent l’instant et nous rendent prisonniers du passé, effrayés de l’avenir.


La psychologie et la psychanalyse traditionnelle sont encore basées sur les méthodes Freudiennes. Sigmund Freud a développé la théorie du moi, du surmoi et du ça, suggérant un état intérieur tiraillé entre plaisirs, désirs : le ça, et jugements et condamnations : le surmoi. Il a aussi développé la théorie de l’inconscient, et il s’est focalisé sur la sexualité, lui conférant une énorme importance dans le rôle qu’elle joue au quotidien. Il considère la sexualité au même titre que le besoin de se nourrir. C’est depuis cette vision « biaisée » qu’il a élaboré un autre concept : le complexe d’Œdipe à savoir : vouloir tuer son père pour coucher avec sa mère. Nous rejetons tout cela.


Reprenons les différents points un par un. L’inconscient existe-t-il vraiment ou bien n’est-ce pas plutôt un seul mouvement global de la pensée qui, à défaut de savoir régler ses problèmes les ignore, engendrant ainsi toutes sortes de refoulements ? L'inconscient n’est pas tant un espace isolé, que le fait de ne pas adresser un problème, c'est tout. Quant au processus du moi, du surmoi et du ça, pourquoi vouloir séparer ces trois fonctions issues d’un même processus de pensée ? Pour en finir avec la sexualité et le complexe d’Œdipe, rappelons que Freud était misogyne, son grand ami Otto Rank l'affirmait et ce n’est plus un secret de polichinelle.


Freud disait des femmes : « la femme ne gagne rien à étudier et que cela n’améliore pas, dans l’ensemble, la condition des femmes. », « … L’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle. », « Le secret de l’imbécillité physiologique des femmes réside dans le fait qu’elle est une conséquence du refoulement sexuel. Comme on leur interdit de penser à ce qu’il y a de plus valable pour elles, l’activité de la pensée en général n’a plus de valeur du tout. ».


Il construisait des théories en partant de quelques faits basés sur des expériences personnelles, des lectures et des opinions de confrères. Il prenait rarement la peine d’observer méthodiquement de nombreux comportements et les conditions particulières dans lesquelles ils se produisent. Freud ne savait voir autrement que depuis l’espace psychologique de sa sexualité refoulée. Il était obsédé par le pénis et attribuait tout le malheur des femmes au fait qu’elles n’en soient pas dotées. Pas étonnant qu’il ait pu concevoir de telles absurdités dans ses conclusions. Ses théories ont émergé car il savait faire parler de lui, c’était un bon influenceur.


Il n’est cependant pas question de faire le procès de qui que ce soit. Il importe seulement de pointer la réalité des méthodes en vigueur afin de ne pas succomber aux illusions et à l’excès d’optimisme quant aux résultats escomptés. Faute de quoi la déception et le désenchantement s’inviteront et contribueront à renforcer les états dépressifs.


La psychanalyse moderne est empreinte de cette vision étriquée et conditionnée par des individus perdus dans la sexualité, le mépris de la femme et la glorification de l’archétype masculin. Tout ceci concours d'images et de représentations conditionnées par deux mille ans de propagande religieuse. Après 70 ans de bons et loyaux services, il est temps de procéder au grand nettoyage de printemps. Toutes ses théories n’ont fait que contribuer à fragmenter l'individu. Il n’y a pas de processus d’unification ni de démarche holistique dans ces approches.


Quand on prend le temps d’étudier l’histoire de la psychologie depuis la fin du XIXe siècle, on s’aperçoit qu’elle s’est construite sur des morceaux d’études donnant lieu à des théories partielles et fragmentées. Chacun y allant de son ego et de son besoin de reconnaissance pour avancer des affirmations basées sur des constats, pas toujours en lien avec le reste de l’humanité. Il en résulte une masse de connaissances sans forme ni substance intrinsèque incapable d’adresser le bien-être psychologique global. Les explications sont légion, mais la réalité de leur efficacité reste à questionner. Car les morceaux isolés ne font jamais un tout cohérent et unifié.


Que ce soit Wilhelm Wundt, William James, Freud, Watson, Pavlov, Jean Piaget, Jacques Lacan, Beaumeister, Stanley Milgram, Hens Eysenck, James Flynn, Jean Charcot, Rosenham, en passant par la thérapie cognitive d’Aaron Beck, Simon Baron-Cohen, ou les absurdes théories du langage de Benjamin Worf et d’Edward Sapir, tout l’édifice n’est construit que sur des morceaux disparates, bien souvent en opposition les uns aux autres. Une autre approche de la connaissance de soi doit émerger, plus immédiate, pragmatique et intuitive.

C’est en observant attentivement ses intentions, ses motifs et ses contradictions que l’on peut remettre la maison en ordre, pour ainsi dire. Nul besoin de spécialistes ni de psychanalyses qui s’avèrent bien souvent extrêmement longues, onéreuses et discutables quant aux résultats finaux. On doit se réapproprier le sujet de la connaissance de soi et ne plus dépendre uniquement des castes psycho médicales et des spécialistes de la complexification.


On voit fleurir aujourd’hui une autre approche qui prend le contrepied de ces disciplines, dans un excès de simplification à outrance et d’infantilisation. Il s’agit du développement personnel et du business du bonheur. Les méthodes et les systèmes rivalisent d’arguments marketing pour expliquer qu’il suffit d’être positif pour attirer le positif. On serait, selon les nouveaux gourous de ce juteux business pour individus crédules, l’architecte de son propre bonheur. Il suffirait de décider d’être heureux pour que ce soit une réalité. Être malheureux serait donc par choix. Vraiment ?


Nous rejetons tout cela, là encore.


Nous partons du principe que nous sommes les mieux placés pour découvrir par nous-mêmes ce que nous sommes. Cela implique une envie profonde de changer, un esprit sérieux, honnête et passionné, ainsi que la capacité à se remettre en question. Nous découvrirons alors que tout ce que nous prenons pour acquis relève bien souvent d’idées et de concepts abstraits, ainsi que d’accumulations sans grandes valeurs. Il est donc question de faire le ménage dans les places communes et de ne pas avoir peur de repartir d’une page blanche. Car ce sont bien souvent nos convictions et nos certitudes, nos croyances et nos idéologies qui nous font défaut.


Seul ce que nous percevons comme vrai pour l’avoir observé en nous-même a de la valeur. Ce qui nous importe est de percevoir le fait indiscutable et non l’idée. Pour cela il faut un esprit tranquille, où la pensée reste silencieuse. Car c’est elle qui suscite le bruit intérieur, la comparaison et le jugement. C’est elle qui mesure, pèse, évalue, filtre, dénature, interprète. Il faut donc être libre de la pensée. Quelle drôle de perspective n’est-ce pas ? Qui aurait cru que la pensée puisse être un frein à la compréhension ? La pensée est utile dans certaines disciplines techniques mais pose problème quand il s’agit de mieux se comprendre.


Bien se comprendre c’est tout d’abord s’observer dans nos différentes interactions, car être vivant c’est être en relation avec les autres, les idées et les choses. Sans relation nous n’existons pas. C’est dans l’interaction que nous réagissons. C’est cette dernière qui nous éclaire sur nos intentions et nos motivations. Puis il y a le moi, l’ego, le centre, celui qui dit je, cette entité abstraite faite d’images, de concepts, de souvenirs et d’expériences, de peurs et de traumatismes etc. Il importe de comprendre que l’importance souvent démesurée que l’on donne à ce que l’on est, cet être conditionné en manque de singularité, entretient la division et la peur.


La pensée est une réaction de la mémoire, qui, en se modifiant aborde le présent tout en se projetant dans l’avenir. Elle est donc incapable de vivre l’instant présent. C’est en observant l’action du temps psychologique que l’on comprend que le passé, tout comme l’avenir sont des moyens habiles de la pensée pour fuir l’instant, qui bien souvent est synonyme de vide existentiel.


La quête de plaisir et de sensations prend alors tout l’espace disponible, donnant ainsi naissance aux émotions, qui sont des réactions aux différentes stimulations. Elles expriment l’accord ou le désaccord. Mais nous en avons fait un sujet énorme, disproportionné, tout comme la sexualité. Nous nous sommes identifiés aux émotions pensant donner corps à une singularité, la nôtre. Le fait est qu’il y a si peu de singularité en nous. Le conformisme est au centre de nos préoccupations. Les émotions engendrent l’attachement quand la pensée s’identifie et tente d’intervenir pour les réguler. En cherchant à les contrôler, elle ne fait que les renforcer et les amplifier. De l’attachement naît le plaisir de posséder, et la peur de perdre l’objet de ses attachements. C’est un cercle vicieux. C’est dans l’identification que la pensée donne naissance à l’ego. Sans images, pas d'ego. La pensée cherche à s’identifier aux sensations car elle est sujette à l’insécurité de ses images et de son mouvement perpétuel. Elle est en quête de certitude et de stabilité. Elle cherche alors la sécurité en s’identifiant aux plaisirs et aux émotions.


La compréhension de ce que nous sommes est indispensable pour quiconque veut vivre une existence épanouie. On nous a expliqué depuis la plus tendre enfance que seuls les spécialistes pouvaient nous aider. Nous avons accepté les autorités en tout genre, négligeant ainsi la quête intérieure, la seule source de stabilité possible. C’est la quête de sécurité psychologique qui engendre l’insécurité.


C'est en reconsidérant notre rapport au savoir et à l'intelligence que nous pourrons enfin « penser » par nous-mêmes. Observer tout ceci offre la possibilité d’accueillir une nouvelle trame, une nouvelle grille de lecture propre à aborder la découverte de soi hors des schémas traditionnels et des diktats conventionnés. Il devient alors possible de comprendre ses émotions, son égoïsme et son besoin d'hypothéquer l'instant pour un improbable futur. C'est de ce constat que le changement profond peut opérer.

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1 komentarz


Hemy13
30 wrz 2023

J'ai tout simplement adoré votre fine et réaliste analyse sur la psychanalyse.


Cela rejoint et conforte mes idées sur ce business en devenir. Car après avoir eu recours à différents praticiens pour mon fils depuis son adolescence, en passant par le renommé et médiatisé pédopsychiatre de notre région dont je tairais le nom, aux divers psychologues spécialisés, hypnotherapeute pour moi-même et j en passe, leurs différentes approches ne nous ont rien apportées. Notre ego n'avait il pas pris le dessus sur le regard de nos problèmes ? En tous les cas, je déplore toutes ces années perdues à chercher des réponses, restées dans le flou pendant plus de huit années, car tous sont passés à côté du problème de mal…


Polub
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