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Du mythe de la psychanalyse moderne...


La psychanalyse consiste à se dissocier de l’expérience et à raconter toutes sortes de faits et d’explications du point de vue du spectateur. Cela a pour conséquence de donner de l’importance à sa petite misère et ne permet en rien de résoudre la souffrance profonde. Il y a un certain soulagement immédiat à se faire écouter. On pense alors être important, l’ego n’en demande pas moins. C’est l’effet placebo. Un effet de courte durée qui renvoie à sa déprime, ses conflits.


Il est nécessaire de comprendre les mécanismes psychologiques à l’œuvre pour opérer tout changement profond. De plus, quand on utilise le mot psychologie et psychanalyse, l’intention est de rester simple et accessible au plus grand nombre, sans aucune technicité, jargons professionnels ni terminologies préemptées par les autorités qui en font un business, les psys. Rien de tout cela n’aide à mieux se comprendre, à y voir plus clair, bien au contraire. On appelle "autorité" toute personne prétendant détenir la connaissance pour nous guider et nous éclairer.


Les soi-disant spécialistes sont eux-mêmes des spécimens victimes du jugement, de la suffisance, du mépris, de l’arrogance et du conditionnement, ils n’y échappent pas. Leur approche partielle ne permet pas de se libérer du poids du passé. Ils ont beau raconter le pourquoi du comment, questionner les rêves ou l’inconscient, leur point de vue émane d’interprétations limitées. Nul être conditionné ne peut comprendre la totalité de l’être et prétendre aider qui que ce soit. Le savoir et la méthode n’aboutissent au final qu’à engendrer plus de confusion et de conflits.


Mais qu’est-ce que l’analyse au juste, et que veut dire se faire analyser ?


Une analyse implique un analyseur et un analysé, n’est-ce pas ? Cette dernière consiste à dissocier le contenant du contenu et à observer les événements de l’extérieur, espérant donner une explication aux actions passées. Pour cela il faut un divan paraît-il, puis se raconter. On donne alors de l’importance à son histoire, au moi qui raconte et qui se raconte. Le grand déballage intérieur invite naturellement toutes sortes de réactions, de jugements, de culpabilité, de justifications, de condamnations et de fuite. Impossible d’y échapper.


Vouloir tout ramener au complexe d’Œdipe, à savoir : tuer son père pour coucher avec sa mère est grotesque. Ces explications sont issues perdus dans la sexualité, le mépris de la femme et la glorification du phallus. Nous questionnons la démarche qui consiste à interpréter ses rêves, car ils ne sont que la continuité de l’activité dans la journée. On tente de régler ses problèmes dans les rêves, ne les ayant pas adressés la journée, rien de plus.


La psychanalyse consiste à se dissocier de l’expérience et à raconter toutes sortes de faits et d’explications du point de vue du spectateur. Cela a pour conséquence de donner de l’importance à sa petite misère et ne permet en rien de résoudre la souffrance profonde. Il y a un certain soulagement immédiat à se faire écouter. On pense alors être important, l’ego n’en demande pas moins. C’est l’effet placebo. Un effet de courte durée qui renvoie à sa déprime, ses conflits.


On nous parle aussi d’inconscient. Mais qu’entendons-nous au juste par ce terme ? C’est censé être espace où l’on sauvegarderait des souvenirs, des blessures, des conflits, et d’où la conscience serait absente et n’aurait pas d’accès direct ? Non, on rejette tout cela ! Car ce qu’on appelle inconscient n’est ni plus ni moins que le fait de ne pas vouloir adresser ses problèmes et les régler dans l’instant. On les met alors de côté, sous le tapis pour ainsi dire. On les cache pour ne plus les voir, espérant ainsi s’en débarrasser. Or si on réglait ses conflits internes sans les fuir, l’inconscient existerait-il ? Non, de toute évidence, tout comme les rêves d’ailleurs.


Donc nous avons inventé l’inconscient, ou plutôt la pensée a inventé l’inconscient. C’est bien commode n’est-ce pas ? Cela permet d’éviter l’action, de se dédouaner, de ne pas se sentir tout à fait responsable. C’est un moyen habile d’esquiver sa responsabilité directe et de se réfugier derrière un concept qui se voudrait mystérieux, qui nous dépasserait, et que seuls les spécialistes pourraient déchiffrer, puis nous expliquer. Que la pensée est ingénieuse et trompeuse !!! Tout ce qui permet l’évitement et la fuite en avant est bon.


Quant à l’analyse elle-même, parlons-en. N’a-t-on jamais observé un coucher de soleil sans le nommer, sans le "oh qu’il est beau…", sans en faire une image et un souvenir ? A-t-on jamais regardé quoi que ce soit de beau dans l’attention totale et la béatitude ? Que se passe-t-il alors ? Eh bien il n’y a que le coucher de soleil. La pensée est absente, le moi aussi. Il n’y a que l’instant vécu, que le spectacle sans observateur. Ce n’est que lorsque l’on nomme le phénomène et qu’on le décrit, le verbalise, qu’on se dissocie du fait et que l’ego apparaît. On en fait alors un souvenir. Et on aimerait le voir se répéter demain. Puis vient la peur que ce dernier ne se répète pas, générant ainsi une forme de dualité. Description, image, plaisir, souvenir, peur, conflit. Voilà la séquence.


Il en est de même avec l’analyse. Le moi s’identifie, se raconte et se renforce. Par contre sans analyse il n’y a plus d’observateur ni de continuité, plus d’ego donc plus de blessures. Dans l’instant présent il n’y a pas de souffrance. D’un côté l’ego se donne de la continuité dans le temps, de l’autre la chose vécue, sans dissociation, sans continuité, sans confits. Plutôt que de "désamorcer l’ego" et de rendre le moi inexistant et silencieux, la psychanalyse le renforce et le nourrit.


Prenons un autre exemple. Nous sommes en colère. Notre conjoint nous a heurté avec des mots blessants, voire humiliants. Comment aborde-t-on la chose ? Il y a le moi qui souffre parce que son image d’être écornée. Il comprend qu’il n’est pas aussi grand qu’il se l’imaginait. Et ce constat l’accable. Il se sent blessé, n’est-ce pas ? Par contre s’il n’y a pas d’image de soi, pas d’ego, pas de centre, alors y a-t-il une blessure ? Non. Car il n’y a pas de moi pour souffrir, pour enregistrer, pas d’image à écorner. Les mots ne suscitent aucune réaction, nada !


Pour résoudre nos multiples problèmes, ne faut-il pas plutôt percevoir la nature conflictuelle et intrinsèque de l’ego et abandonner ce que l’on est c’est-à-dire son image ? Ne faut-il pas abandonner toutes croyances, certitudes, convictions, valeurs, jugements? Ne serait-il pas plus juste de voir qu’il y a des souffrances bien plus grandes chez les autresà chaque instant partout dans le monde ? Notre souffrance serait alors bien peu de chose. Elle ne mérite pas qu’on lui accorde autant d’importance. Ainsi l’ego serait absent, et la souffrance aussi.

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