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L'esprit du grand large

Une soif de liberté intérieure.


L'esprit du grand large

L'esprit du grand large est le récit de voyage d’une Transatlantique à la voile insolite semée d’aventures, de suspense et de rencontres fabuleuses. Ce qui devait être un journal de bord se transforme au fil des pages en une plongée au cœur des émotions, des états d’âme et des questionnements les plus profonds. C’est un voyage intime dont le cheminement intérieur importe bien plus que la destination. Il mêle la confession à la réflexion, et la quête de sens au dépassement de soi.


Le regard singulier de l’auteur et son style unique nous plongent dans une observation attentive de la nature humaine, avec toutes ses peurs et ses contradictions. On réalise alors, que c’est en se comprenant soi-même que l’on trouve les clés de son épanouissement personnel.


Il bouscule les idées reçues, il questionne la moralité et chahute l’esthétique littéraire traditionnelle. C’est un livre résolument anticonformiste, pragmatique et on ne peut plus d'actualité. Il propose une certaine qualité de perception, qui nous permet d’entrer dans l’intimité des choses, des émotions et des sensations primaires. Cette singulière aventure est animée par l’envie d’exister pleinement, et la nécessité de découvrir si le bonheur existe, au-delà de la routine du quotidien.


L’idée de faire une grande traversée à la voile nous est venue en pleine période Covid. Les confinements successifs nous avaient contraints à faire l’école à la maison. La privation de liberté et l’absurdité de devoir se faire des mots pour s’autoriser à sortir avaient du mal à passer. Ça ne pouvait pas continuer…


Le projet finit par germer au printemps 2020 et la perspective d’un long voyage en famille s’impose, tout naturellement. La providence nous offre dès lors un cadeau que nous avons accueilli avec enthousiasme. Cette chance ne se représentera peut-être plus jamais, qui peut dire ?


Ce qui rend l’aventure palpitante c’est que bien souvent, rien ne se passe comme on l’a imaginé…


43°22’16 N 008°24’45 W


"Trois jours sans écrire. Il faut un esprit tout à fait tranquille pour se reconnecter à la grande énergie en soi. La nuit est propice à cela, quand tous les bruits du monde s’atténuent et finissent par disparaître. Il ne reste plus alors que le grincement régulier des amarres avant, tel un métronome. On s’y habitue à la longue et puis on ne l’entend plus. Le silence peut alors émerger du fond de la nuit et tout recouvrir.


Il m’était jusqu’alors impossible d’écrire une ligne avant la tenue de ce journal, convaincu de n’avoir aucune aptitude à manier les mots avec subtilité. Mais conjuguer le verbe est devenu une nécessité maintenant, tant de choses à coucher sur le papier. C’est le travail de toute une vie que de détricoter tout le bazar intérieur.


Je ne saurais dire d’où vient cet élan qui pousse à écrire, ce doit être toute la souffrance accumulée depuis la nuit des temps. Il me serait d’ailleurs bien difficile de conseiller qui que ce soit sur le comment de l’écriture, il faudrait plutôt évoquer le pourquoi. L’expression écrite, si tant est qu’elle puisse s’adresser au plus grand nombre, doit toucher l’autre en plein cœur. Au-delà du récit personnel, elle doit exprimer une forme d’universalité. Raconter sa propre histoire du point de vue de son être conditionné ne présente, en soi, que très peu d’intérêt. Tous les grands auteurs attestent de cela.


Percevoir l’universalité d’un phénomène derrière l’anodin est ce qui permet à un texte d’être sublimé. Vient ensuite le style. Louis Ferdinand Céline disait qu’il était tout et qu’on ne trouvait qu’un ou deux auteurs stylés par siècle, c’est dire. Il oubliait de mentionner que l’admirable style dont il était doté cachait une immense sensibilité.


Je découvre l’écriture et tout devient prétexte à creuser la nature des choses et des êtres. Il ne peut être question de banalités. Il y a comme une urgence à dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Certaines rencontres suscitent l’envie naturelle de restituer ce que je vois et j’entends, comme pour soulager ma conscience et rester intact. Elles contribuent à observer finement des situations, permettant ensuite une réflexion plus globale. Et puis il y a des extraits qui incarnent plus de vérités que d’autres, naturellement.


L’écriture, qui est une forme d’expression, n’est pas le produit d’une pensée linéaire qui se déroule d’un tenant et en ligne droite. Ceci est mon humble avis. C’est l’émotion suscitée qui importe. Celle-ci ne répond pas à un schéma de pensée scientifique, raisonnable, ni totalement structuré. Il faut aussi du décousu, du contre-pied, de l’improbable. Même les fausses notes peuvent contribuer à ramener de la poésie quand elles sont distillées soigneusement.


« L’émotionnalité » du langage parlé doit d’abord infuser avant de se traduire dans le langage écrit, sinon on se retrouve à écrire du convenu, de l’ennuyeux. Les bibliothèques croulent sous le poids de récits parfaitement écrits, et c’est ce qui désole. C’est la juxtaposition des images et des métaphores, des couleurs et parfois du mélange de style qui procurent de l’émotion.


Je me sens plus porté par le rythme et la musicalité que par la raison et la construction mathématique. Je découvre en avançant et c’est du neuf tout le temps. C’est parfois en identifiant ce qu’il ne faut pas faire que j’accouche de quelques lignes intelligibles et cohérentes. C’est déjà ça.


Cela me fait parfois penser aux tableaux de Paul Gauguin. Il avait trouvé la recette du génie dans ses œuvres. Quand on observe bien sa production, il y a toujours une constante : l’improbable cohabitation des couleurs qu’il utilisait. Il pouvait associer différents verts pour illustrer la nature, puis les faisait ensuite coexister avec des teintes de rose pour le ciel, de jaune, de lilas. L’émotion que dégagent ses tableaux tient de ce facteur, de cette décomposition structurelle.


Il en est de même pour Chet Baker, ce merveilleux trompettiste et chanteur de la côte ouest des États-Unis. Il était capable de susciter tant d’émotions dans ses dissonantes mélodies. Cela tenait là aussi de l’improbabilité de ses compositions et des assemblages de notes. Il faut être tout à fait rebelle et non conformiste pour oser de tels débordements. Cela relève du génie ordinaire.


J’écris donc et ceci est mon chant. Il n’est pas nécessaire de savoir bien chanter. Ce qui importe c’est de vouloir chanter. Il faut tout de même avoir l’oreille musicale. Je m’en vais donc chanter à tue-tête, et mélodieusement en plus. Je pourrais ainsi nommer ce livre le récital de la liberté de penser, par soi-même…"


 
 

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