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Que vous inspire le jeunisme dans la société ?


On a tendance à penser que la jeunesse incarne le renouveau et le changement. Ceci est une illusion. Vouloir à tout prix rester jeune et sanctifier cet état est le signe d’une profonde dégénérescence de l’esprit occidental. Ne pas intégrer la totalité des êtres dans la société reflète combien on est devenu superficiel, concerné par l’image, l’illusion, et le culte de la beauté plastique. Il y a ceux qui dans ces quelques lignes verront un message d’espoir, et puis ceux qui n’y percevront que de la désillusion ; à chacun son dû.

On a tendance à penser que la jeunesse incarne le renouveau et le changement. Ceci est une illusion. Vouloir à tout prix rester jeune et sanctifier cet état est le signe d’une profonde dégénérescence de l’esprit occidental. Ne pas intégrer la totalité des êtres dans la société reflète combien on est devenu superficiel, concerné par l’image, l’illusion, et le culte de la beauté plastique. Il y a ceux qui dans ces quelques lignes verront un message d’espoir, et puis ceux qui n’y percevront que de la désillusion ; à chacun son dû.


On peut être jeune par le nombre d’années vécues et pourtant vieux et sénile intérieurement. On attribue la fraîcheur et la spontanéité à la jeunesse. On utilise des expressions de seconde main sans questionner leur validité. On dit que la vérité sort de la bouche des enfants et que l’avenir est dans les mains de nos jeunes. Foutaises ! Demain, ils seront vieux à leur tour. La vie n’est pas la mesure chronologique du temps mais la vitalité qui nous anime.


Il y a toujours quelque chose qui relève de l’incongru à fêter son anniversaire, avec le bon nombre de bougies et tout et tout. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà fait la remarque. Notre esprit est fragmenté par toutes les accumulations d’images, aussi aime-t-on diviser sa vie en séquences, anniversaires et autres formes de fragmentations pour se créer des souvenirs.


Notre quotidien consiste à enregistrer des images, des symboles et des représentations qui viennent meubler le vide, prendre de la place, donner corps à ce que l’on est. On aime se raconter sa propre vie, y croire et la raconter en retour, toujours de la même façon. On sort alors les souvenirs à grands coups d’albums photos, pour bien ressentir le passage du temps, et pour exister aussi. On enregistre ainsi toutes sortes de choses dans cet album existentiel : des souvenirs parfois douloureux, des blessures, dont certaines profondes, des expériences en tout genre et des peurs. On enregistre, on enregistre, on enregistre.


On est le greffier de sa vie et on consigne le temps. Telle est notre occupation majeure. On porte le poids du passé. Il est comparable à l’état de jeunesse de sa vie : plus on a de passé, de passif, et plus on est vieux. Car le passé est le connu, et le connu alourdi l’existence. Notre pensée est un cimetière de souvenirs que l’on arrose à coups d’instants figés. Et ainsi va la vie.


Là où trônent des êtres chargés de leur passé, vivent des gens pleins de jugements, de certitudes, d’autorité et de suffisance. Il n’y a plus de place en eux pour la beauté ni l’amour. Ils vous expliqueront la vie avec insistance et prêcheront toutes sortes d’idéologies sans jamais convaincre, sauf les crédules. En réalité leur cœur est vide, car leur passé est frelaté.


Mais doit-il en être ainsi ? Doit-on être spectateur de sa propre vie ? Est-il possible d’incarner autre chose de plus direct, spontané, authentique et vrai ? Est-il possible de rester jeune malgré le nombre des années ? Et puis que signifie être jeune, et qu’est-ce que la vitalité ?


Peut-on parler de vitalité quand sa préoccupation majeure est la recherche de sécurité ? Peut-on parler de vitalité quand on n’œuvre que pour pouvoir s’offrir des funérailles confortables ? Est-ce de la vitalité que d’être rempli de convictions et de certitudes ? Est-ce de la vitalité de ne rechercher que les distractions pour fuir son existence amorphe ? Là encore, les réponses sont dans les questions.


Sûrement l’individu qui questionne et qui fait table rase du passé entretient un état de jeunesse. Celui qui est attentif, alerte et immobile, sans objectifs mais curieux de tout doit connaître ce sentiment d’innocence et de spontanéité. Sûrement celui qui est vivant, insouciant, et qui entretient le silence, refusant le bavardage inutile ; cet individu sait ce qu’est la jeunesse, la beauté et l’amour, quand bien même il aurait 90 ans.

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