Les émotions ne sont pas des illusions mais bel et bien réelles. Le plaisir et la souffrance ne sont pas des illusions. Elles sont du domaine des sensations, tel le plaisir ou le dégoût. Ces dernières expriment l'approbation ou la désapprobation. Quand vous aimez, vous approuvez, et quand vous détestez, vous désapprouvez. C'est assez simple à comprendre n'est-ce pas ?
Or, pour quelque raison, nous avons sacralisez les émotions. Nous nous sommes identifiés à elles. Nous en avons fait quelque chose d'énorme, tout comme la sexualité… Nous avons beaucoup trop investi dans leurs significations.
Nous pensons qu'elles donnent corps à une singularité, la nôtre. C'est précisément à cause de cette identification que nous sur-réagissons, car elle touche l'image que l'on a de soi. Et c'est cette image qui se trouve constamment blessée. C'est donc par un mécanisme de protection émotionnel que le moi réagit souvent de façon disproportionné pour préserver l'image, pour la garder intacte et ne pas alors être blessé.
Ainsi, l'émotivité tout comme l'hypersensibilité ne sont pas des troubles, mais plutôt une manifestation exacerbée du moi. Ce dernier se sent menacé dans sa représentation profonde. Cependant quand il n'y a plus d'image, les blessures disparaissent, et l'on ne peut plus être blessé.
L'émotion, tel que le plaisir est une réaction de la mémoire. On les reconnait pour les avoir déjà vécu. Nous avons sacralisé les émotions car nous sommes avides de sensations et vides intérieurement. Notre existence étant dénuée de sens, nous cherchons à fuir cet état de fait dans les distractions et les sensations. Nous avons donné beaucoup d'importance aux plaisirs, comme à la douleur, car c'est une façon d'entretenir l'égo. C'est une autre façon de donner de l'importance à ce que l'on est.
Ensuite, vouloir contrôler ses émotions c'est engendrer de la résistance, de la tension, de la contradiction et du conflit : vouloir être ce que l'on est pas, dans l'instant. Ces réactions sont de l'ordre du conditionnement, des images et de la fragmentation de l'esprit. Elles sont par nature contradictoires et dans le champ de la pensée.
Les émotions n'ont rien à voir avec la joie, qui elle est du présent, hors du champ de la réaction conditionnée.
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