La dépendance affective désigne un état d'incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même. Elle suscite alors une grande souffrance intérieure. Cela se caractérise principalement par un manque de confiance. Le doute, le jugement et la culpabilité exaspèrent ce sentiment d’impuissance. Le dépendant affectif souffre de ce manque de confiance dans tous les aspects de sa vie, notamment dans le domaine amoureux. Et là où il y a de la dépendance l'amour n'est pas, car l'amour n'est pas la possession.
On a alors tendance à s'effacer devant son partenaire. On cherche constamment l'approbation et on souffre d'une peur maladive de l'abandon, ce qui a pour effet de peser lourdement sur ses relations en général. On s'oriente naturellement vers des relations de domination, dans l'effacement. On peut ainsi justifier son sentiment profond de culpabilité et d'injustice dans la violence subie.
En amitié, cela se traduit par une jalousie maladive et un besoin existentiel d'exclusivité et de reconnaissance. Il devient alors impossible d'aboutir à une relation saine et stable dans ces conditions. On sera toujours insatisfait, en état permanent de tensions et sans repos intérieur. On reconnaît un dépendant affectif par sa peur de l'abandon, sa jalousie exacerbée, son insatisfaction chronique et son incapacité à prendre des décisions seul. Le manque d'estime de soi et l'anxiété conduisent à l’état dépressif et aux comportements compulsifs.
Les causes sont multiples. Le choc émotionnel lié au sentiment d'abandon est généralement l’une des causes. Cette dépendance semble toucher bien plus souvent les femmes « sensibles » que les hommes. Les raisons sont liées aux divers conditionnements dus au genre, à la culture, à l'éducation, aux traditions et aux croyances. C'est en soi un autre sujet…
On peut sortir de cet état durablement sans nécessairement passer par la case psychanalyse. Il importe tout d'abord de prendre conscience du désordre émotionnel et de percevoir le lien de causalité avec la violence émotionnelle subie dans le passé. C'est la première étape, et pas des moindres, car on peine à entrer en contact avec ce qui fait souffrir, c’est-à-dire ses souvenirs. Il importe ensuite de comprendre la nature du moi et de toutes les images auxquelles il s’identifie. C’est en abandonnant toutes ses représentations issues du moi que les émotions peuvent trouver leur juste place.
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